mercredi 12 avril 2017

LE CHAMPS DES POSSIBLES

Fabrice Hadjadj

Philosophe. Directeur de l'Institut Philanthropos en Suisse.
Conseiller éditorial de la revue Limite

LE CHAMPS DES POSSIBLES

« Rien n’est plus fort que la nécessité », déclare Ménélas chez Euripide. Elle n’écoute pas nos prières. Elle n’a pas d’autel où lui rendre grâces. « Nécessité fait loi », dit un proverbe ; « nécessité n’a pas de loi », dit un autre. Ces deux affirmations contraires expriment la même chose : l’inévitable, l’irréparable, l’indiscutable… Et c’est pourquoi, dans sa dureté même, plus imprenable qu’un bunker, la nécessité peut devenir une facile échappatoire : puisqu’on n’y peut rien, on se dégage de toute responsabilité, on ignore l’angoisse mais aussi le courage d’avoir à prendre une décision. De là cette pensée de Kierkegaard : la « catégorie la plus lourde » n’est pas le nécessaire, mais le « possible ». Lorsqu’en 2007, pour sa campagne présidentielle, Nicolas Sarkozy prend pour slogan : « Ensemble tout devient possible », il prétend ouvrir des horizons, alors qu’une telle phrase impose un fardeau écrasant. Non seulement elle implique la possibilité du meilleur comme du pire, mais elle fait surtout l’éloge d’une indétermination totale, qui désoriente et ne peut que finir par désoler (elle fut en ce sens assez prophétique quant à ce que serait le quinquennat du futur président).
L’innovation technologique se défend la plupart du temps sous cette bannière : elle élargit le champ des possibles. Et rend par là impossible toute contestation. Quel reproche pourrait-on bien lui faire, puisqu’elle nous offre de nouvelles issues que nous restons libres de choisir ou de refuser ? C’est d’ailleurs la signification même du mot « virtuel ». Le virtuel s’oppose à l’actuel, il est une possibilité qui se donne sous notre main, et qui demeure ainsi tant qu’on ne la saisit pas. Il ne s’agit du reste plus de saisir ni de prendre, mais de caresser une vitre, d’effleurer un écran tactile.
Cette fascinante vertu du virtuel – nous proposer le monde entier dans une bouteille – correspond à vrai dire à un vice bien connu : celui de l’avarice. L’avare est assis sur son tas d’or, ou plutôt couché sur son relevé bancaire, sans jamais en réduire le solde par l’acquisition d’un bien matériel. Acheter quelque choseavec son poids, ses contours, sa matérialité, ce serait diminuer son pouvoir d’achat, qui est avant tout pouvoir de fantasme : se procurer la dernière Maserati serait renoncer à une veille Jaguar, ou au camping-car Mercedes… Il lui faut absolument maintenir ce pouvoir intact afin de projeter au plafond toutes les trajectoires imaginables, et n’en réaliser aucune. Ainsi l’innovation constante ne permet aucun progrès réel de la personne : elle la propulse toujours plus vite dans un giratoire toujours plus grand, où les sorties se muliplient sans cesse mais sans qu’on doive jamais en prendre une, car ce serait manquer les autres.
Sous ce rapport, on peut dire que l’emprise de l’innovation technologique est celle d’une possibilité sans potentialité, ou d’un pouvoir sans puissance.
Pour aller plus avant dans cette réflexion, il convient d’opérer une distinction entre deux genres de possible : le possible comme potentialité (ou puissance) et le possible comme possibilisation (ou adjonction). Il y des possibles qui relèvent d’un potentiel, c’est-à-dire d’une puissance déjà inscrite dans une nature, qu’il s’agit de faire passer à l’acte : la rose est une potentialité de la branche du jeune rosier ; l’agriculture, l’ébénisterie ou la poésie, des potentialités de nos mains humaines. La possibilisation, au contraire, consiste en l’adjonction d’une possibilité nouvelle, certes, mais plaquée, pour ne pas dire implantée, sans lien direct avec une puissance naturelle. Aussi, là où la potentialité fleurit, la possibilisation surcharge ou superpose. La fleur est remplacée par la fioriture. Le rosier est muni d’un transistor et permet désormais d’entendre les débats entre les députés et les stars.
Sous ce rapport, on peut dire que l’emprise de l’innovation technologique est celle d’une possibilité sans potentialité, ou d’un pouvoir sans puissance. Les possibles qu’elle nous offre nous empêchent d’accomplir nos tendances les plus essentielles, et la frustration qu’elle produit de la sorte nous rend encore plus dépendant d’elle, lui réclamant davantage de gadgets : la prothèse bionique sert de cache-misère à notre main dépouillée de tout art. Elle n’ouvre pas le champ des possibles, car il ne s’agit plus d’un champ à cultiver ; elle n’en finit pas de s’annexer de nouveaux déserts, laissant le champ en friche.      

mardi 11 avril 2017

Algorithme

Algorithme

Un algorithme est une suite finie et non ambiguë d’opérations ou d'instructions permettant de résoudre un problème ou d'obtenir un résultat.

Le mot algorithme vient du mot arabe الخوارزمي, nom du mathématicien du ixe siècle Al-Khwârizmî. Le domaine qui étudie les algorithmes est appelé l'algorithmique. On retrouve aujourd'hui des algorithmes dans de nombreuses applications telles que le fonctionnement des ordinateurs , la cryptographie, le routage d'informations, la planification et l'utilisation optimale des ressources, le traitement d'images, le traitement de texte, la bio-informatique, etc.

Un algorithme est une méthode générale pour résoudre un ensemble de problèmes. Il est dit correct lorsque, pour chaque instance du problème, il se termine en produisant la bonne sortie, c'est-à-dire qu'il résout le problème posé. On mesure l'efficacité d'un algorithme notamment par sa durée de calcul, par sa consommation de mémoire RAM (en partant du principe que chaque instruction a un temps d'exécution constant), par la précision des résultats obtenus (par exemple avec l'utilisation de méthodes probabilistes, comme la méthode de Monte-Carlo), sa scalabilité (son aptitude à être efficacement parallélisé), etc. 

Les ordinateurs sur lesquels s'exécutent ces algorithmes ne sont pas infiniment rapides : le temps de machine reste une ressource limitée, malgré une augmentation constante des performances des ordinateurs. Un algorithme sera donc dit performant s'il utilise avec parcimonie les ressources dont il dispose, c'est-à-dire le temps CPU, la mémoire RAM et (aspect objet de recherches récentes) la consommation électrique. L’analyse de la complexité algorithmique permet de prédire l'évolution en temps calcul nécessaire pour amener un algorithme à son terme, en fonction de la quantité de données à traiter.

Quelques définitions connexes

Donald Knuth (1938‒) lista les cinq propriétés suivantes comme étant les prérequis d'un algorithme :
  • finitude : « Un algorithme doit toujours se terminer après un nombre fini d’étapes. »
  • définition précise : « Chaque étape d'un algorithme doit être définie précisément, les actions à transposer doivent être spécifiées rigoureusement et sans ambiguïté pour chaque cas. »
  • entrées : « […] des quantités qui lui sont données avant qu'un algorithme ne commence. Ces entrées sont prises dans un ensemble d'objets spécifié. »
  • sorties : « […] des quantités ayant une relation spécifiée avec les entrées. »
  • rendement : « […] toutes les opérations que l'algorithme doit accomplir doivent être suffisamment basiques pour pouvoir être en principe réalisées dans une durée finie par un homme utilisant un papier et un crayon. »
George Boolos (1940‒1996), philosophe et mathématicien, proposa la définition suivante :
  • « Des instructions explicites pour déterminer le nième membre d'un ensemble, pour n un entier arbitrairement grand. De telles instructions sont données de façon bien explicite, sous une forme qui puisse être utilisée par une machine à calculer ou par un humain qui est capable de transposer des opérations très élémentaires en symboles. »
Gérard Berry (1948‒), chercheur en science informatique en donne la définition grand public suivante:
  • « Un algorithme, c’est tout simplement une façon de décrire dans ses moindres détails comment procéder pour faire quelque chose. Il se trouve que beaucoup d’actions mécaniques, toutes probablement, se prêtent bien à une telle décortication. Le but est d’évacuer la pensée du calcul, afin de le rendre exécutable par une machine numérique (ordinateur…). On ne travaille donc qu’avec un reflet numérique du système réel avec qui l’algorithme interagit. »
Algorithmes numériques

Les algorithmes sont des objets historiquement dédiés à la résolution de problèmes arithmétiques, comme la multiplication de deux nombres. Ils ont été formalisés bien plus tard avec l'avènement de la logique mathématique et l'émergence des machines qui permettaient de les mettre en œuvre, à savoir les ordinateurs.

Algorithmes non numériques

La plupart des algorithmes ne sont pas numériques.

On peut distinguer :
  • des algorithmes généralistes qui s'appliquent à toute donnée numérique ou non numérique : par exemple les algorithmes liées au chiffrement, ou qui permettent de les mémoriser ou de les transmettre ;
  • des algorithmes dédiés à un type de données particulier (par exemple ceux liés au traitement d'images).

Algorithmes dans la vie quotidienne

L'algorithmique intervient dans la vie de tous les jours.

  • Une recette de cuisine peut être réduite à un algorithme, si on peut réduire sa spécification aux éléments constitutifs :
    • des entrées (les ingrédients, le matériel utilisé) ;
    • des instructions élémentaires simples, dont l'exécution amène au résultat voulu ;
    • un résultat : le plat préparé.
Cependant, les recettes de cuisine ne sont en général pas présentées rigoureusement sous forme non ambiguë : il est d'usage d'y employer des termes vagues laissant une liberté d'appréciation à l'exécutan alors qu'un algorithme stricto sensu doit être précis et sans ambiguïté.

  • Le tissage, surtout tel qu'il a été automatisé par le métier Jacquard est une activité que l'on peut dire algorithmique.

  • Un casse-tête, tel le Rubik's Cube, peut être résolu de façon systématique par un algorithme qui mécanise sa résolution.
  • En sport, l'exécution de séquences répondant à des finalités d'attaque, de défense, de progression, correspond à des algorithmes (dans un sens assez lâche du terme).
  • En soins infirmiers, le jugement clinique est un algorithme. Le jugement clinique désigne l'ensemble des processus cognitifs et métacognitifs qui aboutissent au diagnostic infirmier. Il met en jeu des processus de pensée et de prise de décision dans le but d’améliorer l’état de santé et le bien-être des personnes que les soignants accompagnent.
Article détaillé : Algorithme (sport).


Dans la vie quotidienne, un glissement de sens s'est opéré, ces dernières années, dans la notion « algorithme » qui devient à la fois plus réducteur, puisque ce sont pour l'essentiel des algorithmes de gestion du big data et d'autre part plus universel en ce sens qu'il intervient dans tous les domaines du comportement quotidien. La famille des algorithmes dont il est question effectue des calculs à partir de grandes masses de données (les big data). Ils réalisent de classement, sélectionnent des informations, et en déduisent un profil, en général de consommation, qui est ensuite utilisé ou exploité commercialement. Les implications sont nombreuses, dans les domaines les plus variés

jeudi 6 avril 2017

Blogger : passionnement - Créer un article

Blogger : passionnement - Tout d'abord, bien se frotter le visage, de dix à vingt fois. Frotter les tempes, ainsi que le front, à l'horizontale. Après, massez la nuque et descendez le long le long de la colonne cervicale. Puis, percutez avec la main creuse les épaules, massez avec vigueur les trapèzes, à droite et à gauche. Poncturez, en expirant, au sommet des trapèzes. Enfin, poncturez derrière deux point derrière le crâne, et ce avec le bout de vos doigts et/ou vos pouces. 

Ces séquences d’automassages sont des extraits du corpus total de la médecine chinoise. Elles proposent de faire depuis chez vous des automassages, des percussions et des exercices de respiration. Chacun de ces mouvements doit être accompli de façon calme et détendue. Pour une réussite optimale, ces exercices sont à pratiquer très régulièrement. 

N'oubliez pas ces numéros peuvent vous être utiles

Accidents: quels sont les numéros d’urgence à connaître?

Par  modifié le 05 avril 2017
Accidents: quels sont les numéros d’urgence à connaître?
Accident, malaise, piqûre de guêpes... Savez-vous quel numéro composer en cas d’urgence?






Le 15: SAMU
En cas de détresse vitale (malaise, brûlure, hémorragie, coma, douleur thoracique, difficulté respiratoire, réaction à une piqûre de guêpe, intoxication, noyade...), ou pour être dirigé vers un médecin ou un ambulancier.
En composant le 15, vous contactez un médecin de permanence qui régule les appels, donne des conseils médicaux et oriente, le cas échéant, vers le moyen d’intervention le plus approprié: visite d’un médecin à domicile, transport en urgence, maison de garde etc.
 
Dans tous les cas, pensez à préciser 4 points essentiels:
- Identifiez-vous en donnant le numéro de téléphone sur lequel vous êtes joignable; 
- Donnez l'adresse où les services de secours doivent intervenir; 
- Précisez les raisons de votre appel; - Suivez les conseils donnés sur la conduite à tenir avant l'arrivée des secours.  
Le 18: Sapeurs-pompiersEn cas de péril ou d’accident: incendie, fuite de gaz, risque d’effondrement, ensevelissement, brûlure, électrocution, accident de la route…. Si vous avez un nid de guêpes chez vous et qu'il ne présente pas de danger immédiat, contactez une société privée. 

Le 17: Police-secoursEn cas d’infraction nécessitant l’intervention immédiate de la police: violences, agression, cambriolage...

Le 112: à l'étrangerNuméro d'urgence valide dans l'ensemble des pays européens, gratuit d’un fixe, d'un portable ou d’une cabine. C'est également le numéro d'urgence à composer en France si vous n'avez plus de réseau sur votre portable.  
- Le 114
Numéro d'urgence pour les sourds et les malentendants
, par fax ou SMS. Numéro gratuit, actif jour et nuit, 24h/24h

A Savoir en cas d'urgence


Médecin de garde: faites le 116 117

Par  le 05 avril 2017


Médecin de garde: faites le 116 117
116 117: trois régions expérimentent un nouveau numéro national pour trouver un médecin de garde. Objectif: faciliter l’accès aux soins et soulager le 15. Il sera déployé sur tout le territoire fin 2017.


D'ici décembre, vous pourrez joindre un médecin de garde via un nouveau numéro national de permanence des soins: le 116 117. Cette permanence médicale existe déjà dans certains pays d'Europe (l'Allemagne et la Grande-Bretagne) et doit être étendue dans toute l'Union européenne. Actuellement en test dans les Pays-de-la-Loire, la Corse et la Normandie, ce numéro gratuit devrait ensuite être généralisé selon le ministère de la Santé. Il remplacera à terme les multiples numéros d’appel à quatre ou dix chiffres existants dans les départements.
L’objectif est de simplifier et surtout de proposer une continuité de l’accès aux soins lorsque les cabinets médicaux sont fermés. Le 116 117 sera d’ailleurs uniquement actif en dehors des heures habituelles de consultation médicale, du samedi après-midi au lundi matin, les jours fériés et tous les jours après 20 heures.
Comme pour toute plateforme d’urgence médicale téléphonique, vous serez en contact avec un médecin de permanence. Chargé de réguler les appels, le praticien vous donnera des conseils médicaux et vous orientera, si besoin, vers le moyen d’intervention le plus adapté à votre cas: visite d’un médecin à domicile, maison de garde, transport en urgence. Dans ce cas, la prise en charge du SAMU (Service d’aide médicale urgente) sera automatique.
Ce numéro du service médical de garde hors urgence n’est pas destiné à remplacer le numéro d’appel d’urgence en cas d'urgence vitale. Le 15, réservé aux urgences graves? restera actif.

Un temple Mormon s'installe en France. Le premier en france

Les mormons s'installent près du château de Versailles. Un lieu sacré pour les "mariages éternels", les baptêmes par procuration pour les morts, la méditation : les mormons ouvrent à partir de jeudi les portes d'un vaste temple, leur premier en France métropolitaine, au Chesnay dans les Yvelines, près du château de Versailles. L'Église de Jésus-Christ des saints des derniers jours – nom officiel de la confession mormone –, qui affiche près de 16 millions de membres dans le monde, a vu le nombre de ses temples tripler en vingt ans. Celui de Paris est le 156e. La France est restée à l'écart du mouvement, bien que l'implantation de cette foi se revendiquant comme chrétienne y soit ancienne, avec une première petite paroisse dès 1850, vingt ans après la publication aux États-Unis du Livre de Mormon par le fondateur Joseph Smith.
Aujourd'hui, en proportion, le mormonisme est beaucoup plus présent outre-mer, riche de 28 000 fidèles, contre 38 000 en métropole. À Tahiti, un temple a été consacré dès 1983. Le projet francilien a été annoncé en 1998, mais il a fallu trouver un terrain, l'acquérir, le désamianter, lever les interrogations et oppositions locales. "Quand j'ai vu les mormons pour la première fois, je n'ai pas forcément été très heureux", confie Philippe Brillault, maire Les Républicains du Chesnay, à l'Agence France-Presse. "Quand on a su que ça n'était pas une secte, on a non pas favorisé, mais accompagné leur installation."

"Les riverains trouvent que c'est très bien"

Les mormons "n'ont aménagé que 7 000 mètres carrés, ce qui a permis de créer un jardin ouvert au public, un endroit très calme. Les riverains trouvent que c'est très bien", se rassure l'édile, estimant le coût global de l'opération à "peut-être 80 millions d'euros". Les dirigeants mormons, soucieux de contrôler leur communication, ne confirment ni ne démentent ce chiffre. Mais ils soulignent que l'intégralité du budget a été prise en charge par la maison-mère, à Salt Lake City dans l'Utah aux États-Unis, la Mecque de ces croyants stricts et pudiques sinon austères, conservateurs sur les mœurs, abstinents devant le tabac, l'alcool, le café, le thé...
Porte-parole de l'Église mormone en France, Dominique Calmels n'est pas peu fier de ce bâtiment en pierre de taille, de ses vitraux fleuris, de son aménagement intérieur cossu... Il y manque juste l'ange Moroni, ce prophète soufflant dans une trompette qui orne tant de temples mormons. "À quelques centaines de mètres de l'entrée du château de Versailles, on ne peut pas construire ce que l'on veut", admet-il. Faut-il voir dans ce geste la soif de rayonnement d'une Église connue pour son prosélytisme ? Non, affirme ce grand prêtre, tout en assumant une "volonté de bâtir ce qu'il y a de plus beau pour Dieu".

Baptêmes et mariages

Dans le soubassement du temple ont été érigés les fonts baptismaux, portés comme toujours par douze bœufs symbolisant les tribus d'Israël : là auront lieu les baptêmes par immersion de mormons – férus de généalogie – en faveur de personnes décédées, pour leur salut. Depuis le parking souterrain, on accédera à l'accueil en rez-de-chaussée et, au premier étage, aux salles d'instruction et de "scellement", où l'on liera pour l'éternité les époux entre eux et les enfants à leurs parents, dans des vêtements à la blancheur pure et égalitaire. Pas de culte dominical ici : les mormons ont des églises pour cela (110 en France). Le temple, lieu des "ordonnances sacrées", sera fermé du samedi après-midi au mardi matin.
"J'ai cinq filles, quatre se sont mariées, trois à de jeunes mormons : c'était à Francfort, dix heures de route pour une cérémonie qui dure vingt minutes", se souvient Dominique Calmels. Le temple de Paris va simplifier la vie des mormons de France, ceux qui viennent de loin bénéficiant d'une résidence hôtelière sur place. Mais l'endroit ne sera pas un lieu de convergence des missionnaires, ces jeunes gens endimanchés qui évangélisent par deux – on en compte 300 en permanence en France. Après plusieurs semaines de portes ouvertes, le temple sera consacré le 21 mai. Il sera ensuite inaccessible aux non-mormons, comme à tous les "saints des derniers jours" qui n'ont pas une recommandation en bonne et due forme : la "maison du Seigneur" se mérite.